Cette occupation pacifique, qui s’était déroulée sans le moindre incident en mai dernier, ni la moindre déprédation des locaux de la banque américaine, avait pour seul but de mettre en évidence les gros intérêts financiers de la City Bank en Colombie et sa connivence avec les milieux qui sont en train de spolier, de manière sanguinaire, les peuples autochtones de leurs terres.
Le comportement parfaitement digne et de caractère purement idéal de ces manifestants ne méritait en aucun cas le bouclage du Palais de justice par des dizaines de policiers en tenue anti-émeute, dans le seul but de faire passer de modestes contrevenants éventuels pour de dangereux criminels et, surtout, d’intimider le public et d’empêcher une bonne partie des personnes intéressées à suivre les débats d’y assister.
L’un des fondements de notre justice est d’assurer la publicité des débats. Il est inadmissible que de nombreuses citoyennes et citoyens aient été privés de ce droit élémentaire, alors que les débats devant le Tribunal se sont déroulés dans le calme le plus absolu et sans le moindre incident.
Il est inadmissible qu’un gendarme ait décidé seul que la sécurité des débats n’aurait pas été assurée si quelques personnes supplémentaires y avaient assisté, alors qu’il y avait encore de la place dans la salle et que, par le passé, la salle du Tribunal de police a toujours été largement ouverte à ce qu’il y a lieu de qualifier de procès d’opinion.
Ce communiqué est adressé au Procureur général, en sa qualité de premier magistrat de l’ordre judiciaire, dans l’espoir qu’à l’avenir il prenne en main les modalités du libre accès du public aux procès pénaux, droit qui est garanti même par certains pays totalitaires.
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