Ci-dessous, voici notre discours lors du rassemblement de la CEP-Unige :
« Gaza, Genève est avec toi, ses étudiantes et ses étudiants sont avec le droit.
La Ligue Suisse des Droits Humains – Genève est ici ce soir en soutien aux étudiantes et étudiants qui manifestent leur attachement à la vie et aux droits fondamentaux, qui manifestent leur attachement au respect des Conventions de Genève comme de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, qui manifestent en solidarité avec le peuple palestinien.
Où trouvera-t-on encore les mots pour dire la désolation qui est la nôtre, pour dire la tristesse, mais aussi la colère et même la honte d’être les témoins si impuissants du génocide en cours à Gaza depuis de longs mois déjà ? De la souffrance, de la faim, des massacres, des assassinats, de médecins, de journalistes, et de civiles, majoritairement des femmes et des enfants, de dix mille enfants, peut-être quinze mille déjà, combien demain ?
Qui d’entre nous peut se représenter 10’000 enfants ?
Un enfant on le peut. Et un enfant mort, un seul d’entre eux, c’est déjà trop. Dix enfants, vraiment beaucoup trop. Mais alors, cent enfants ? Infiniment trop. Et mille alors ? Insoutenable. Et dix mille ? Mais quinze mille ?
L’armée israélienne conduit à Gaza un génocide avec une violence sans limites, qui se moque de la vie des enfants, qui se moque de la vie des femmes, qui se moque de la vie elle-même. Et le gouvernement génocidaire de l’Etat israélien, à Gaza mais aussi dans les territoires occupés et encore au-delà de ses frontières, se moque du droit international, se moque de l’humanité elle-même.
Où donc trouvera-t-on encore les mots pour dire aussi la honte qui est la nôtre que la Suisse, pourtant dépositaire des Conventions de Genève, ne dénonce pas avec force les violations quotidiennes que ces conventions subissent à Gaza ? Notre honte que la Suisse n’ait pas encore reconnu l’Etat palestinien ? Notre honte que la Suisse n’ait toujours pas dénoncé, ni même nommé, le génocide en cours ? Notre honte que la Suisse n’ait toujours pas appliqué de sanctions contre l’Etat d’Israël ?
Ce soir, la Ligue Suisse des Droits Humains – Genève est présente aux côtés des étudiantes et des étudiants pour les remercier d’œuvrer en faveur du respect du droit, et en particulier des droits fondamentaux, quand les autorités responsables ne le font pas.
Ce soir, la Ligue Suisse des Droits Humains – Genève se tient aux côtés des étudiantes et des étudiants qui se rassemblent pacifiquement et exercent leur liberté d’expression.
Ce sont aussi des droits fondamentaux qui sont pourtant menacés, ici comme ailleurs, en dépit des garanties qui devraient les protéger. Que font les autorités pour garantir l’exercice de ces droits ? Mais c’est vrai ça, que font les autorités ? Peut-être faut-il leur expliquer que la seule action légitime de la police, face à un rassemblement pacifique, c’est de protéger et soutenir celles et ceux qui manifestent, certainement pas d’étouffer les voix qui s’élèvent pour le respect du droit.
Gaza, Gaza, on est avec toi et avec le droit ».