En juin 2003, après que deux militants altermondialistes se soient suspendus au pont de l’Aubonne tendant une corde au travers de l’autoroute A1, un policier schaffousois arrivé sur les lieux est venu sectionner le filin qui les retenait précipitant l’un des deux manifestants dans le vide; celui-ci se blessant grièvement. Alors qu’il n’était nullement pressé par le temps, ni soumis à une urgence, le policier a décidé de couper la corde pour débloquer le trafic. De deux choses l’une : soit il a sciemment provoqué la chute du manifestant sachant pertinemment que celui-ci était suspendu, soit il a agit sans réfléchir aux conséquences de ses actes ne prenant pas la peine de savoir ce qu’il faisait. Quelle que soit l’alternative, ses actes sont graves et inadmissibles aux yeux de la LSDH: De quel droit le policier a-t-il usé pour blesser une personne non menaçante? Pourquoi confie-t-on une arme à un individu qui ne réfléchit pas aux conséquences de ses actes? Sans procès, ces deux points ne seront jamais éclaircis.
Plus inquiétant encore, en classant l’affaire, le juge d’instruction a envoyé deux signaux aux policiers : violer la loi et agir sans réfléchir ne portent pas à conséquence. La LSDH estime que la bienveillance dont a fait preuve la justice à l’égare des policiers qui ont porté atteinte à l’intégrité corporelle d’un individu aucunement menaçant est parfaitement inacceptable. Le classement de cette affaire ne fera qu’exacerber le sentiment d’injustice des victimes et ne diminuera certainement pas le nombre de bavures.
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